La danse électro : une danse urbaine française, une déferlante mondiale

Si lorsque l’on vous parle de “danse électro” tout ce qui vous vient à l’esprit sont les crêtes capillaires gélifiées, les fringues fluos qui font mal aux yeux, et le hit Alive de Mondotek, arrêtez tout et restez avec nous pour cette petite mise au point. Car la danse électro est un véritable mouvement culturel, bien au-delà de la mode Tecktonik du début des années 2000 qui a ravagé un grand nombre de Skyblog.

Des mouvements de bras rapides et hypnotiques, des isolations du corps spectaculaires, et une attitude de défi, la danse électro est une discipline ébouriffante qui mérite que l’on s’y intéresse d’un peu plus près. 

La danse électro s’inspire d’une multitude de cultures musicales et artistiques, et met en scène une incroyable technicité. Sur fond de culture underground, la danse électro reprend plusieurs codes de la vague hip-hop, emprunte quelques éléments à la stylistique punk, et construit une gestuelle bouillonnante sur base de voguing, de locking et de popping. En bref, la danse électro est un très bel ovni qui s’inscrit dans l’inédit, et qui exprime en même temps un large éventail d’influences musicales et culturelles. Cette discipline unique ne cesse de gagner du terrain depuis son invention, et on peut se vanter d’en être les parents. Et oui, la danse électro a émergé en France avant de déferler sauvagement à l’international. Cette danse urbaine singulière est l’une de nos disciplines phares pour cette rentrée 2023. Elle sera enseignée dans les locaux de S.W.A.G. Studio à Belleville par le talentueux Roma, un danseur électro originaire du Mexique. Découvrez la fabuleuse histoire de la danse électro, et venez la tester avec nous à partir de septembre ! 

Les musiques électroniques, couveuses underground de la danse électro

L’univers des musiques électroniques est extrêmement riche, mais elles possèdent un dénominateur commun, la culture underground. La musique électro commence à retentir clandestinement en Angleterre, à l’occasion de rave parties sauvages, généralement organisées dans des entrepôts désaffectés ou à la campagne. Pour la petite histoire, on doit le concept de rave party à Margaret Tchatcher. Certes, indirectement, mais l’organisation de ces fêtes clandestines est la réponse trouvée par les anglais à la loi obligeant les clubs à fermer à deux heures du matin. Cette nouvelle manière de faire la fête se répand partout en Europe, et arrive également en France. La musique électronique appartient alors à ce mouvement parallèle et illicite, qui promeut une fête gratuite, libre et accessible. On y diffuse généralement de l’électro plus intense comme la hard techno, le break core, le hard core ou encore la drum’n’ bass. Les systèmes son appartiennent au départ à des particuliers, qui commencent à s’organiser en collectifs. 

Au fil des années, les raves deviennent de plus en plus populaires, la dimension illégale et l’obsession policière ne faisant qu’engranger un public plus curieux. La répression des pouvoirs publics fait parallèlement entrer la musique électronique dans un cadre légal, celui des clubs. En réalité, la musique électro n’a jamais quitté les murs des clubs, la house y retentit depuis les années 80. Mais le mouvement des rave party étend et démocratise certains styles de musique électronique, notamment à travers les festivals.

En France, de grands festivals comme les Vieilles Charrues commencent à intégrer une scène électro dans leurs programmations. Doucement, les centres urbains européens et leurs clubs deviennent les scènes principales de la musique électro. Le clubbing est une activité répandue, chaque pays possède ses propres “spécialités” musicales, et attirent des curieux du monde entier.

La house, mère de la danse électro

Au milieu des années 80, les États-Unis découvrent la house music, la fille adoptive de la disco. Les platines deviennent de véritables instruments et remixent des tubes de disco, de funk ou de soul. Ce nouveau rythme inconnu est innovant, presque révolutionnaire. Synthétiseurs et boîtes à rythme, les premières technologies électroniques de l’époque sont révolutionnaires pour la musique. La house est le premier genre musical électronique au monde. Elle s’exporte très rapidement à l’international après avoir secoué les clubs gays et afro de Chicago. La house impactera durablement la culture musicale et artistique internationale. Ces nouveaux éléments rythmiques ont fortement influencé la danse et le rapport au corps. Une nouvelle énergie se déploie dans les clubs, les festivals et les événements musicaux. Les mouvements deviennent plus libres, plus dynamiques, on découvre une nouvelle manière de s’exprimer, de se lâcher. La house est l’un des genres fondateurs de la musique électronique, c’est elle qui a inspiré les premiers danseurs de voguing. C’est à elle que l’on doit la dimension vibrante de la danse électronique d’aujourd'hui. 

Le clubbing, première scène de la danse électro

La danse électro apparaît pour la première fois dans des clubs en Ile-de-France au début des années 2000. La scène électro est beaucoup plus instituée et tolérée que dans les années 90. Beaucoup de fêtards se retrouvent dans quelques clubs connus des passionnés d’électro. Parmi eux, le Metropolis, Mix Club, ou encore le Redlight. Et la magie de la musique électronique, c’est l’éclectisme de son public. Fruit d’un mélange des genres, ce néo-style est l’un des plus inclusifs, et l’un des moins cadenassés en termes de codes culturels. Ses nombreux genres et sous-genres permettent au public de s’identifier rapidement, sans avoir à adopter de normes vestimentaires particulières. Avant tout fédératrice, la musique électro a le pouvoir de créer des connexions inédites. Dans les clubs, on trouve aussi bien des hippies, que des punk, des fans de hip-hop, mais aussi des gens plus BCBG. Au sein de tout ce petit monde, on trouve des danseurs, qui initieront les premiers pas de la danse électro. 

La danse électro reflétée sur les réseaux sociaux

La danse électro devient très vite une tendance, et prend de l’ampleur, notamment grâce à internet. À l’époque, les réseaux sociaux n’étaient pas ceux d’aujourd’hui, mais suscitaient déjà un grand intérêt. Les années 2000 sont marquées par l’apogée des Skyblog, de MSN, et surtout les grands débuts de Youtube. Avec tous ces canaux de communication, la danse électro ne reste pas longtemps dans l’obscurité des boîtes de nuit et débarque sur la toile très rapidement. Les danseurs les plus exercés filment leurs performances, dans leur chambre ou leur garage, pour les partager sur les réseaux. L’effervescence se crée, la danse électro devient une discipline à part entière. Le danseur Jay-Jay est l’un des pionniers de cette période. Repéré grâce à Youtube, il sera sélectionné pour danser dans le fameux clip de Mondotek, Alive. Voici l’une de ses séances d'entraînement “maison”.

Le Vertifight, premier contest de danse électronique

Face à cet engouement général, trois danseurs issus de la culture hip-hop décident de réunir les passionnés autour d’un événement, le Vertifight. Créé par Youval, Steady et Hagson, le Vertifight est le premier événement uniquement dédié à la danse électro. Sur le même principe que le hip-hop, les danseurs s’affrontent en battle, mais avec quelques spécificités. Les fondateurs ont envie de donner une dimension unique à leur événement, mais aussi de se démarquer du hip-hop à travers la création de leurs propres codes. Les battles sont alors distingués en 4 catégories.

  • le 1000% ; ni vainqueur, ni perdant, c’est une mise en bouche, un petit show d’introduction

  • le Battle ; affrontement entre plusieurs équipes, qualification pour la finale

  • le 7toSmoke ; épreuve de battle en file indienne. Chaque danseur affronte un adversaire, le gagnant reste dans la file, le perdant repart dans la queue. Le premier à obtenir 7 points remporte la manche.

  • le Kingz ; battle organisé ponctuellement au cours de l’année. Deux danseurs en affrontent deux autres.  


Le battle est aujourd’hui un élément clef dans la danse électro. Le Vertifight a permis d’inscrire la danse électro au rang des disciplines artistiques reconnues. Il est aujourd’hui considéré comme une véritable référence pour les danseurs électro, et mobilise des danseurs du monde entier. Plusieurs éditions ont d’ailleurs été organisées à l’étranger. La licence Vertifight a par exemple été importée au Mexique en 2010. La danse électro y connaîtra un large succès, et le Mexique ne manquera pas d’impressionner la France pendant le Vertifight World de 2011. 

On vous laisse checker un extrait du championnat de 2011, attention c’est technique ! 

 

On ne pouvait pas boucler cet article sans vous parler de la bande de la Planke. Ce collectif parisien fondé par HFlow et Miel a créé la première école de danse électro en France. Tous deux danseurs d’exception, ils n’en finissent pas d’éblouir les foules par leurs performances partout en France. On vous recommande vivement d’assister à l’un de leurs shows, l’ambiance est absolument électrique !

La danse électro est une véritable discipline à la fois technique et palpitante. Expression de tout un mouvement musical, elle renferme une énergie unique et permet de vibrer sur des rythmes frénétiques très variés. Techno, house, trance, progressive, drum’n’bass, et bien d’autres styles animent et inspirent des danseurs du monde entier. Réservez vite votre place pour cette rentrée 2023 directement sur notre site.

Précédent
Précédent

Production vidéo à Paris : le choix de la danse 

Suivant
Suivant

L’afrovibe : quand l’énergie de la danse euphorise le fitness