Le Popping : la décharge électrique des danses hip-hop
L’éclosion du Popping sous le soleil de Californie
Baie de San Francisco, Los Angeles, la Californie des années 70 est balayée par une rafale funk et hip-hop. L’émission Soul Train est extrêmement populaire, et fait découvrir au monde une culture alternative, des artistes afro-américains, l’ère du funk bat son plein, et annonce celle du hip-hop ! Soul Train est une véritable mine d’or pour les artistes qui cherchent à se faire connaître, mais c’est aussi un immense renouveau social. Love Peace and Soul, le slogan de l’émission parle de lui-même. Le show offre de la visibilité aux artistes afro-américains, mais aussi aux mouvements culturels naissants. Soul Train a été un berceau pour les danses actuelles, un tremplin pour des légendes de la musique et de la danse. Le Popping se dévoile sur les planches de l’émission pour la première fois en début 1970.
Le Boogaloo, prédécesseur du Popping
Les Electrics Boogaloos, pionniers du Popping
Soul train voit défiler un bon nombre de danseurs et de groupes de musique, parmi eux les Electrics Boogaloos. Les Boogaloos jouent un rôle majeur dans l’émergence du Popping, et sont encore aujourd’hui de véritables références dans le monde de la danse. Le groupe se forme à Fresno en Californie dans les années 70. À leur tête, les frères Solomon, Nate et Sam, déjà connus sous le nom des Popin’ Pete. Au départ de pas du Boogaloo des sixties, le groupe invente de nouvelles combinaisons, approfondissent la technique, et présentent la discipline dans des spectacles et des compétitions de danse. C’est leur passage dans l’émission Soul Train qui va charpenter leur succès au niveau national. Pionniers et emblème du Popping, les Electric Boogaloos ont joué un rôle essentiel dans la transmission et la conservation du Popping, et continuent aujourd’hui d’inspirer les nouvelles générations de danseurs du monde entier.
Le Popping, une histoire d’influence
Popping, Locking, Electric Boogie, Smurf… Il n’est pas toujours évident de reconnaître une discipline à travers sa sémantique ! Notamment lorsqu’on s’intéresse au monde du hip-hop, où les influences se mêlent, se complémentent et se défient. La démocratisation du Popping est un bel exemple de ce flou artistique. Selon la ville, le pays, le Popping revêt différentes formes, se nourrit de diverses inspirations et mouvements culturels. Ne vous méprenez pas, l’émergence du hip-hop ne se fait qu’au début des années 80. Le Popping existait déjà, découlant de la vague Funk des années 60/70. On associe le Popping au hip-hop contemporain, mais le Boogaloo et le Popping, sont des disciplines plus anciennes, de très probables sources d’inspiration pour le tourbillon hip-hop de 1980…
Vous l’aurez deviné, l’Electric Boogie naît de la déformation des Electric Boogaloos, au début des années 80, du côté de New-York. Sur la côte est, Soul Train peine à être diffusée correctement, les rares téléviseurs des ménages new-yorkais captent mal l’émission. Sur un fond d’ambiance hip-hop, les bases des pas de Popping sont alors repris par des danseurs locaux, et deviennent l’Electric Boogie.
Les français reprennent les moves de base, mais y ajoutent des expressions faciales plus marquées, en hommage au pantomime français. Ce n’est qu’en 1998 que le mot Popping fera son entrée sur la scène française, suite à un stage de danse dispensé par les Electric Boogaloos. Le Smurf est un terme qui continue d’être employé par les puristes, car il a eu un rôle majeur dans le développement du mouvement hip-hop en France.
Le Locking, une autre branche du funkstyle
Souvent confondus, et pourtant différents, le Locking et le Popping partagent quelques similitudes, mais se distinguent sur plusieurs points. Le Locking naît en même temps que le Popping puisqu’il appartient lui aussi au mouvement Funk des seventies. Développé par Don Campbell et son groupe, les Lockers, le Locking sera, lui aussi, présenté dans l’émission Soul Train. Inspiré par le Funk, la Soul, et quelques danses africaines, le Locking gagne rapidement en popularité. Les Lockers deviennent des invités réguliers de l’émission, le style séduit et se démocratise.
Techniquement parlant, la danse Locking possède les mêmes bases que le Popping. Il se caractérise par des mouvements très saccadés, des poses figées. Le Popping lui met plutôt l’accent sur des contractions musculaires et les relaxations, ce qu’on appelle les “pop”, ou encore des “waves”. Le Locking met la dimension comique beaucoup plus avant que le Popping. La danse se veut divertissante, presque drôle. Les danseurs cherchent à débusquer le sourire des spectateurs. Le lock est le mouvement emblématique du Locking. Le danseur fige une partie de son corps dans une position tout en gardant une autre partie active. On pourrait imager tout ça avec un jeu de marionnettes. On tire sur un fil sans faire bouger l’autre, un challenge de taille, mais un résultat spectaculaire !
Le Popping chez S.W.A.G. Studio
On espère que ce petit historique vous aura donné envie de tester le Popping ! Notre professeur Latie est un véritable pro à la bonne humeur renversante. Ce jeune danseur est originaire de Madagascar. Habitué des battles, il s’est formé à la pédagogie spéciale débutants de S.W.A.G. Studio pour faire de sa discipline, non seulement une performance, mais surtout un partage. Latie donne des cours de Popping débutant à S.W.A.G. Studio Paris Belleville tous les lundis de 20h30 à 22h. L’occasion de venir découvrir la discipline en douceur, dans le fun et sans pression !