Le Waacking : une danse captivante, un univers fascinant

cours de waacking à Paris

Une danse rapide, puissante et magnétique. Voilà comment on pourrait présenter le waacking, une discipline qui ne date pas d’hier, et qui ne cesse de se déployer et d’ébranler la scène de la danse internationale. Initialement réservée aux communautés en marge de la société, le waacking s’est doucement, mais surement imposé et popularisé dans différentes sphères artistiques. Ce style de danse unique et captivant renferme des racines fascinantes qui remontent aux années 1970, et est aujourd’hui pratiqué par des danseurs et danseuses passionnés à travers le monde. On vous en dit un peu plus sur cette discipline unique, que nous sommes ravis d’enseigner à S.W.A.G. Studio

Aux origines du Waacking : une division sociale

Comme beaucoup d’autres styles de danse, le waacking naît d’une recherche d’expression, d’un cri d’opposition. Créée au milieu des années 70, cette danse répond à un contexte oppressif et coercitif. Les années 70 sont une période très particulière pour les États-Unis. Guerre du Viêtnam, mouvement hippie, lutte pour les droits civiques, apparition du sida, révolution sexuelle et culture pop et du disco, c’est une époque charnière et mouvementée. La société est en transformation, et se divise entre une génération conservatrice, majoritairement républicaine, et une autre, assoiffée de liberté et de changement. Dans ce contexte débordant, les communautés minoritaires sont la cible d’exclusion et de discrimination. Sur le banc des accusés, on retrouve les communautés latinos-afro-américaines, la communauté LGBT. 

Le punking et la culture disco

Ces communautés discriminées cherchent alors à s’affirmer et à s’imposer. Et quoi de mieux que l’art pour s’exprimer ? Inspiré par l’attitude des grandes stars hollywoodiennes, par la culture Drag Queens, par le glamour, les strass, et les paillettes, le punking envahit les clubs underground de Los Angeles comme le Dino’s ou le Paradise Ballroom. A l’époque, le terme punk est utilisé pour désigner les homosexuels, et d’une façon très péjorative. Comprenez “pédale” ou “tapette”. Loin d’être réduit à cette appellation haineuse, la communauté gay se rapproprie le terme en inventant une danse qui se veut impressionnante. Sur un fond musical disco, de larges mouvements de bras, une attitude dramatique, le punking doit être unique et voyant, à la hauteur des revendications de ses adeptes ! 

Du punking au whacking, il n’y a qu’une pancarte

À cette époque, la musique disco devient la cible des manifestations conservatrices. Considérée comme immorale, provocante, et menaçante pour les valeurs de l’Amérique puritaine de l’époque, elle est également associée à la drogue, la libération sexuelle, et l’homosexualité. Les manifestations anti-disco menées par des groupuscules républicains se font de plus en plus courantes. Sur les pancartes, on peut lire « Disco whacks » (le disco craint). Une nouvelle fois, les danseurs ne se laissent pas faire, et retournent l’agression à leur avantage. Le punking deviendra le whacking, et l’expressivité prendra le pas sur la répression.

 

Whack fait aussi référence au monde de la bande dessinée, extrêmement en vogue à l’époque. “Whack” c’est le bruit de la claque dans les comics. Souvenez-vous de la fameuse scène où Batman gifle Robin. Ce sont les onomatopées comme “POW” “SPLASH” et autres qui ont également inspiré la cadence du waacking. C’est une danse presque anachronique, qui évoluera énormément par la suite, mais qui n’oubliera jamais ses racines culturelles. 

Le Waacking en évolution

En écho à l’épidémie de sida qui ravage le pays dans les années 80, le mouvement du whacking perdra un peu de son ampleur pour revenir en grande pompe au début des années 2000. Il perdra finalement son h, associé à une époque répressive, et signe alors son évolution à travers une nouvelle sémantique. Ce changement est accompagné d’une nouvelle technicité dans les mouvements. Autrefois, la pratique gravitait principalement autour de l’attitude, des poses, de l’acting. Les danseurs sont alors à la recherche d’une gestuelle plus pointue, et beaucoup plus rapide. La performance vient s’ajouter dans l’équation waacking, et le résultat est plus que bluffant. 

L’attitude, un point clef dans le waacking

Nous l’avons dit, la gestuelle du waacking s’inspire des grandes stars hollywoodiennes. Le waacking se veut classe, raffiné, affirmé, joué. Il cherche à mettre une grosse “whack” (gifle) aux spectateurs. Le posing est l’un des éléments fondamentaux de la pratique. La dramaturgie est au cœur du waacking, la difficulté est de savoir la combiner avec une gestuelle ample et ultra-rapide. En bref, on enchaîne les poses tout en bougeant ses bras avec précision et vigueur. La coordination et la précision de mouvement sont de vrais challenges. Le posing cherche à sublimer l’attitude de chacun. Il suscite la confiance en soi, chaque danseur existe à travers sa propre identité, et c’est ce qui fait la beauté et la force de cette danse. 

Le waacking, une discipline forte et identitaire

Vous l’aurez compris, le waacking est un pont vers l’affirmation de soi. Le mouvement des années 70 a prouvé que la danse rassemble, qu’elle libère, et qu’elle fait irradier les différences de chacun. La notion d’empowerment est au centre de la pratique du waacking. Les mouvements se veulent puissants et imposants, on cherche à subjuguer le public à travers un soi affirmé. Le waacking est une histoire de fierté, elle met en scène le caractère, la personnalité. Ces communautés raillées et persécutées déjouent les insultes, et s’en servent d’armes ( nous l’avons vu dans la sémantique) dans la lutte contre la discrimination, et dans leur recherche d’émancipation.

L’émission Soul Train, la vitrine du waacking des années 70

Pour ceux qui ne connaissent pas, Soul Train est une émission américaine absolument légendaire, diffusée à la télévision entre les années 1970 et 1980, et présentée par Don Cornelius.

L’émission marque une vraie révolution sociale aux États-Unis, car c’est le premier programme créé par un afro-américain, et destiné à une audience noire. C’est un immense pas pour ces communautés qui trouvent alors de nouvelles références humaines et artistiques, leur permettant de s’identifier à de nouveaux modèles. Dans un pays marqué par la ségrégation, c’est une très belle avancée. Soul Train met en scène des artistes de la culture musicale de l’époque, et bien évidemment, la danse y tient une place de reine. On y voit défiler de nombreuses pointures, notamment de la scène Soul et Disco, mais on y découvre aussi pas mal de nouvelles disciplines, comme le locking, le popping, et évidemment le waacking ! Soul Train devient une véritable référence en matière de musique et de danse, et voit se produire les pionniers du waacking tels que Tyrone Proctor, Jody Watley ou Jeffrey Daniel. L’émission sera une plaque tournante de la culture disco et funk de l’époque, et accueillera des artistes de renommée mondiale comme Diana Ross en 1975. 

Waacking et voguing, des disciplines soeurs

Si l’on vous dit voguing, vous penserez peut-être à Madonna et son titre Vogue. Mais ce n’est pas elle qui est à l’origine de ce mouvement culturel qui secouera le monde à partir des années 80. Né à New-York sur la scène ballroom de Harlem, le voguing est, lui aussi, un mouvement contestataire qui prend son essor au départ de discrimination. De la même façon que le waacking, le voguing est une réponse à l’oppression qui détourne les codes d’une société qui stigmatise les minorités. Au devant de la scène, les mêmes communautés. LGBT, afro-latinos américains s’unissent en “famille” (appellées les houses), le voguing se prête au jeu du battle. On défile sur un catwalk en équipe, et on joue le jeu de la pose à fond. Inspiré des mannequins et des grandes actrices de cinéma, les poses sont lascives, iconiques, le voguing repose encore plus sur l’attitude que le waacking. Néanmoins, même si les deux disciplines sont similaires sur plusieurs points, le waacking n’en est pas moins une branche du voguing, qui est lui, beaucoup plus ancien. En effet, le voguing apparaît à la fin du XIXe siècle, avec l’organisation de bal clandestin destinés aux communautés homosexuelles. Cette contre-culture prendra plus d’ampleur au début du XXe siècle, et ces réunions de plus en plus fréquentes seront baptisées ballroom. 

 

Revendication, soif de liberté, strass et paillette, le waacking et le voguing portent fièrement les mêmes valeurs d’acceptation, de partage et d’inclusion. Étrangement, nous avons les mêmes chez S.W.A.G Studio… 


Si l’histoire du waacking a éveillé votre intérêt, nous vous invitons à découvrir cette danse magnétique et extravagante avec notre professeur Dani, dans notre studio de Belleville. Avec son énergie communicative, son exigence, et son allégresse, Dani saura vous transmettre sa passion tout en faisant surgir votre swag ! Originaire d’Italie, elle danse depuis toute petite et découvre le waaking il y a 7 ans. Depuis, elle ne jure que par cette discipline, qui représente pour elle une échappatoire, mais aussi un podium dont elle seule est la star. Son objectif est de montrer à chacun de ses élèves qu’il peut briller par son art, et ainsi révéler toute sa force et sa confiance, même si c’est juste le temps d’un cours… 

Précédent
Précédent

L’Afro house : un mouvement musical international, des racines ancestrales

Suivant
Suivant

Activité team building à Paris : danser pour fédérer